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Lettre de Louis Léon SAVARIAT adressée à ses parents
Mercredi 19 juin 1918
Mes chers parents
aujourd’hui je suis de planton au gaz et par conséquent je n’ai rien à faire qu’à surveiller si les boches *** des gazs et je suis en train de penser à notre dernier tour de tranchées. je vais vous l’expliquer. je ne pense pas l’avoir fait déjà.
Le lundi 27 mai, quand les boches attaquèrent, l’ordre m’arriva de nous tenir prêts à embarquer en auto, que nous priment autour des diz onze heures. nous avions une destination fixée, mais en cours de route, on nous arrête pour nous faire descendre : impossible d’aller plus loin. les boches au patelin où nous devions aller. Il étaient environ 4 heures du soir, les compagnies se déploient comme pour la *** campagne. on ne savait pas où étaient les boches, fallait les chercher, nous suivons derrières les compagnies et arrivé à un certain pays, un ordre arrive de nous envoyer chercher à l’arrière des fusées signaux pour se servir la nuit. il était environ 6 heures du soir, on nous di que nous n’avions qu’à aller les chercher et les apporter là que nous mangerions après. nous partimes chercher les fusées il y avait 6 klm et autant pour revenir. quand nous rentrons il faisait déjà nuit nous voulions manger une boite de singe mais on nous fait dire des les porter au poste du colonel environ 3 kilm en avant. c’est la que les compagnies viendraient les prendres. craignant qu’on en ait besoin de suite car il fesait noire nuit nous disons on va les porter, on mangera en rentrant. nous les portons. nous arrivons au poste du colonel nous croyons avoir fini notre corvée mais le besoin étant pressant il nous fallu les porter aux compagnies en ligne deux kilm plus loin. voyez les kilm. nous allons en 1ère ligne nous ne pouvions pas aller plus loin nous nous dépéchons de rentrer a notre poste pour manger et se reposer un peu si possible avant qu’on nous appelle pour les blessés mais manque de chance pendant que nous étions partis en ligne l’ordre était venu de se replier. nous étions dans une pointe trop avancées et il fallait retouner en ligne immédiatement chercher les blessés. Il était une heure du matin, il n’y avait pas une minute a perdre sans manger, on retoune au poste de secours prés du colonel chercher les blessés, on devait les porter dans un pays a l’arrière ou il y avait une ambulance a environ 4 klm à l’arrière. nous partons avec nos blessés il était deux heures. il était temps les boches entraient au patelin avant qu’on en sorte. nous étions complétement cernés. au lieu de laisser les blessés dans ce pays comme nous croyions l’ambulance était partie il nous fallu aller a l’autre pays plus loin même chose, et pendant ce temps la fusillade crépitait et les balles sifflaient il a encore fallu repartir plus loin et le plus proche pays était a huit kilm. nous commencions d’être fatigué et le ventre arraché, nous fesions toujours les kilm avec le blessé sur le dos et tout notre chargement le jour arrivait au grand pas et nous n’allions plus guere vite enfin dans la matinée nous arrivons quand même a trouver une auto qui emméne nos blessés et nous décharge nous en avions besoin nous fesons une petite pose. Pendant de temps la division résistait aux boches et les arrétaient heureusement tous les convois étaient sauvés mais nous n’avions plus de nouvelles de trois compagnies de chez nous qui avaient été sacrifiées pour protéger le reste du régiment pendant qu’il se repliait sur l’arrière. Mais les boches *** des renforts et l’attaque recommence de plus belle. on résiste mais on céde le terrain pied a pied les pertes sont énormes. le colonel un fusil a la main reste le dernier a dix mêtres des boches et visite les points les plus dangereux monté sur une auto mitrailleuse et ce fut ainsi jusqu’à la marne sans repas sans nourriture il fallait toujours marcher sans savoir souvent ou on allait. je ne vous parle que de la conduite merveilleuse du régiment mais il y a autre chose que je ne peux vous dire et qui m’a souvent fait demander voir si nous n’étions pas trahi pendant que nous harcelaient les avions boches nous avons été 4 ou 5 jours sans en voir un seul a nous ou étaient ils pourquoi pendant 2 jours pas un canon pendant que le jour que les boches ont attaqués on a amené en 1ere ligne a 4 heures du soir un train blindé que les boches chopaient pendant la nuit avec les pièces et les munitions pourquoi l’amener ou alors pourquoi le laisser pourquoi combien de choses encore et pendant ce temps les civils se sauvaient abandonnant leurs maisons au pillage ce quiétaient jouit immédiatement nous n’avons rien a dire aux boches nous avons fait autant qu’eux a ce sujet et chez nous quest ce que cela serait si on avait été chez eux. que de choses il faudrait vous dire mais on ne peut, il est défendu de dire la vérité. Incendie et pillage.
Je suis en bonne santé et souhaite que vous soyez de même. si cette lettre arrive a bon port ne la perdez pas vous me direz quand elle sera arrivé.
Lettre d'un camarade adressée à Louis Léon SAVARIAT
Epinal le 12 Juillet 1914
Mon vieux Léon
Au moment où je t'écris ces lignes je pense que tu es en train d'écarter les doigts de pieds à l'autruche !!!
En même temps que tes lettres du 9 j'ai reçu une carte de Turbergue m'annonçant votre départ pour la capitale, pour une fois le beau 21è va se trouver à l'honneur. Le défilé de la victoire promet d'être très brillant, mais tu sais en ce qui me concerne je préfére rester tranquille dans mon plumard.
Turbergue me dit aussi que vous ne devez pas rentrer à Langres, est-ce vrai ? Où allez vous tenir garnison ?
Alors Champy est en perm ! Je pense que lui aussi préfére passer le 14 juillet à Dijon. Oui, mon Vieux Maxilly, c'est toi qui a tenu le plus lomgtemps de l'"équipe", je t'adresse mes plus sincères félicitations et je reconnais une fois de plus que tu es un sacré "gaillard".
Champy compte-t-il retourner au régiment ou rejoindre son dépot démobilisateur ? Je vais lui écrire demain.
D'après ce que tu me dis le moral est meilleur à la musique depuis q.q. jours, je crois bien que ça ne dure pas, qu'en penses-tu ? De mon côté ça va très bien on m'a enlevé mes agraffes lundi passé.
Lettre de Louis Léon SAVARIAT adressée à sa future femme, Lucienne
Je t'envoie le premier souvenir d'Alsace. C'est une photo qui a été prise pendant un concert, tu me diras si tu me connais pas mais il est probable que tu ne me connaisse pas tu me diras lequel je suis en commençant par le bas à droite. Je pense passer à Auxonne samedi soir ou dans la nuit.
Je t'embrasse
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